15-29 mai 2002
États-Unis. Polémique sur la prévisibilité des attentats du 11 septembre 2001
Le 15, la chaîne C.B.S. révèle que le président George W. Bush avait reçu, le 6 août 2001, un rapport de la C.I.A. mentionnant le risque de détournements d'avions orchestrés par le réseau d'Oussama ben Laden. Par ailleurs, à la même époque, deux informations à ce sujet, émanant de bureaux régionaux du F.B.I., n'avaient pas retenu l'attention de la direction de la centrale de contre-espionnage. Un rapport envoyé de Phoenix (Arizona) le 10 juillet 2001 évoquait la présence de personnes suspectes, originaires du Proche-Orient, dans certaines écoles de pilotage d'avion du pays. Après l'arrestation, le 16 août, du Français Zacarias Moussaoui, qui prenait des cours de pilotage, le bureau du F.B.I. de Minneapolis (Minnesota) a tenté en vain d'attirer l'attention de Washington. De plus, la D.S.T. française avait confirmé au F.B.I., le 1er septembre, que Zacarias Moussaoui était considéré comme un proche d'Al-Qaida. Il apparaît que l'administration disposait, dès 1996, d'informations sur l'utilisation possible d'avions chargés d'explosifs contre des bâtiments publics.
Le 16, tandis que les démocrates mettent en cause la Maison-Blanche, celle-ci répond que le rapport du 6 août ne contenait que des « informations [...] générales ».
Le 21, Coleen Rowley, l'agent du bureau de Minneapolis, met en cause publiquement sa hiérarchie dans une lettre au directeur du F.B.I., Robert Mueller.
Le 29, ce dernier admet que les attentats du 11 septembre auraient pu être évités si le F.B.I. avait exploité les renseignements de ses agences régionales. Il annonce une réforme du F.B.I. visant à renforcer ses activités antiterroristes.