15-30 janvier 1999
Yougoslavie. Regain de tension et convocation de négociations au Kosovo
Le 15, les forces serbes présentes au Kosovo exécutent sommairement – semble-t-il – quarante-cinq personnes à Racak, au sud de Priština, une semaine après que trois soldats serbes y ont trouvé la mort dans une embuscade. Aujourd'hui peuplé majoritairement d'Albanais, le Kosovo est considéré comme le berceau de la culture serbe par Belgrade qui a supprimé, en mars 1989, le statut d'autonomie dont cette province bénéficiait. L'agitation indépendantiste y a repris en 1996. En 1998, la communauté internationale est intervenue pour mettre un terme aux déplacements de populations albanaises pratiqués par les forces serbes au Kosovo à l'occasion de leur offensive lancée en février contre les positions de l'Armée de libération du Kosovo. En octobre, un accord obtenu sous la pression des États-Unis a entériné la mise en place d'un dispositif de surveillance du retrait des forces serbes confié à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (O.S.C.E.). Mais les combats ont continué. Après le massacre de Racak, les dirigeants occidentaux réclament l'intervention du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (T.P.I.Y.), que Belgrade ne reconnaît toujours pas, mais n'évoquent pas de recours à la force contre les Serbes.
Le 18, les autorités serbes interdisent l'accès du Kosovo au procureur du T.P.I.Y., la Canadienne Louise Arbour, qui souhaitait enquêter sur le massacre de Racak, et décident d'expulser le chef de la mission de vérification de l'O.S.C.E., l'Américain William Walker. Elles reviendront le 21 sur cette dernière décision.
Le 29, le Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie (États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie) convoque les Serbes et les Kosovars, à compter du 6 février, à des négociations qui doivent déboucher, dans un délai de deux semaines, sur l'adoption d'un statut d'« autonomie substantielle » pour le Kosovo.
Le 30, l'O.T.A.N. menace de mettre en œuvre des sanctions militaires en cas de non-respect du calendrier des négociations fixé par le Groupe de contact.