15-30 juin 1995
Espagne. Le gouvernement de Felipe González affaibli par le scandale des écoutes illégales
Le 15, le président du gouvernement Felipe González accepte la démission du directeur général du Centre supérieur d'information de la Défense (C.E.S.I.D.), les services spéciaux militaires, après la révélation d'écoutes téléphoniques illégales effectuées entre 1984 et 1991 et visant diverses personnalités, parmi lesquelles le roi Juan Carlos. La révélation de ce scandale menace directement le vice-président Narcis Serra, numéro deux du gouvernement, qui était ministre de la Défense au moment des faits.
Le 18, un ancien responsable du C.E.S.I.D., soupçonné d'être à l'origine des fuites, est arrêté.
Le 24, Felipe González et Jordi Pujol, président de la Généralité de Catalogne et chef de Convergence et union, le parti catalan dont l'appui permet au gouvernement de disposer de la majorité absolue aux Cortes, scellent un accord sur la poursuite de leur alliance jusqu'à la fin de l'année. Grâce à celui-ci, le gouvernement socialiste, encore affaibli par ce scandale qui s'ajoute aux précédents et aux mauvais résultats électoraux, peut échapper à la convocation d'élections anticipées que réclame l'opposition.
Le 28, Felipe González accepte la démission de Narcis Serra et du ministre de la Défense Julián García Vargas.
Le 29, devant les Cortes, le chef du gouvernement rejette à son tour la responsabilité du scandale sur l'ancien agent du C.E.S.I.D. Il propose une réorganisation des services secrets et l'instauration d'un meilleur contrôle parlementaire.
Le 30, le gouvernement est légèrement remanié. Narcis Serra n'est pas remplacé.