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15-31 mars 1999

Yougoslavie. Intervention armée de l'O.T.A.N

Le 15, les négociations engagées en février, à Rambouillet, entre les Albanais du Kosovo et les autorités de Belgrade, sous l'égide du Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie (États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie), reprennent à Paris. Les Kosovars donnent leur accord au plan de paix qui prévoit un statut d'autonomie pour la province serbe majoritairement peuplée d'Albanais et le déploiement d'une force de l'O.T.A.N. au Kosovo.

Le 19, devant le refus des Serbes de signer le plan de paix, le Groupe de contact décide d'ajourner les discussions et de saisir le secrétaire général de l'O.T.A.N., Javier Solana.

Le 19 également, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ordonne l'évacuation des quelque 1 380 membres de la Mission de vérification de l'accord d'octobre 1998, qui étaient déployés au Kosovo.

Le 22, les forces serbes engagent une vaste offensive au Kosovo.

Le 23, à l'issue d'une dernière tentative de médiation menée à Belgrade par l'émissaire américain Richard Holbrooke, Javier Solana ordonne de « lancer des opérations aériennes » contre la Yougoslavie. Dans un discours prononcé à Washington, le président Clinton déclare : « Nous voulons limiter [la] capacité [du président Milošević] de faire la guerre aux Kosovars. »

Le 24 débute l'opération de l'O.T.A.N. baptisée « Force déterminée », à laquelle treize des dix-neuf membres de l'Alliance participent. Des objectifs militaires et des aéroports, répartis sur tout le territoire yougoslave, sont bombardés par des avions basés en Italie ainsi que par des bâtiments croisant en mer Adriatique.

Le 25, la Yougoslavie rompt ses relations diplomatiques avec les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France. La Russie dénonce « l'erreur monumentale » que constitue l'intervention de l'O.T.A.N. et se déclare en faveur de négociations politiques. De nouveaux bombardements ont lieu. Ils seront désormais quotidiens.

Le 26, Washington, le Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie, l'Union européenne et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (H.C.R.) font état de témoignages sur les violences accrues dont sont victimes les Albanais du Kosovo de la part des forces serbes. L'exode massif et forcé des Albanais se confirme les jours suivants.

Le 30, le Premier ministre russe, Evgueni Primakov, se rend à Belgrade, mais les Occidentaux rejettent les propositions serbes qui leur sont transmises par son intermédiaire.

Le 31, les forces serbes capturent trois soldats américains membres de la mission de l'O.N.U. en Macédoine, qui patrouillaient à la frontière serbe. Depuis Priština, le « président » kosovar Ibrahim Rugova, qui se trouve sous la garde des forces serbes, appelle à un arrêt des bombardements et à la coopération de Belgrade en vue de la recherche d'une solution diplomatique. Le H.C.R. estime à 130 000 le nombre d'Albanais qui ont fui le Kosovo depuis le début de l'intervention occidentale. Les réfugiés gagnent l'Albanie ainsi que la Macédoine et le Monténégro.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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