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15 août 1995

Japon. « Remords » du Premier ministre quant au rôle de son pays lors de la Seconde Guerre mondiale

Lors d'une conférence de presse télévisée organisée à l'occasion du cinquantenaire de la capitulation, le Premier ministre socialiste Tomiichi Murayama reconnaît que son pays a été conduit à la guerre par la poursuite d'une « politique erronée ». Il admet sans réserve que la « domination coloniale » exercée par le Japon et l'« agression » dont celui-ci s'est rendu coupable ont « infligé des pertes et des souffrances à de nombreux pays, en particulier en Asie ». Le 9 juin, la Diète avait adopté une résolution reconnaissant les « actes d'agression » commis par le Japon, mais sans les dissocier de la politique des autres États impérialistes. Le Premier ministre exprime ses « profonds remords » et ses « condoléances » aux victimes de la guerre, mais il refuse d'impliquer la responsabilité de l'empereur Hirohito. Tomiichi Murayama ajoute que son pays doit rejeter « tout nationalisme égoïste » pour « s'engager sur la voie de la coopération internationale ». Cette position, la plus nette jamais adoptée par un dirigeant nippon, ne fait pas l'unanimité parmi la classe politique. Le ministre de l'Éducation avait affirmé, le 9, que son pays n'avait pas à présenter d'excuses pour son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le 15 également, une dizaine de ministres libéraux démocrates se rendent au sanctuaire où reposent les soldats morts au combat ainsi que les criminels de guerre jugés et exécutés au lendemain de la défaite.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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