15 avril 2021
France - Côte d'Ivoire. Procès du bombardement de la base militaire de Bouaké
La cour d’assises de Paris spécialisée dans les affaires militaires condamne à la prison à vie, pour assassinat, les trois auteurs du bombardement, en novembre 2004, de la base militaire ivoirienne de Bouaké, occupée par les soldats français de l’opération de maintien de la paix Licorne. Celui-ci avait fait neuf morts parmi les forces françaises, en plus d’un civil américain. Le pilote mercenaire biélorusse Yuri Sushkin et les deux aviateurs ivoiriens Ange Magloire Gnanduillet Attualy et Patrice Oueï étaient jugés par contumace. La cour estime que les auteurs de ces « actes délibérés » n’avaient pas agi « sur ordre hiérarchique » – ce qui exonère le président Laurent Gbagbo de toute responsabilité –, mais à l’instigation de « cercles extrémistes » hostiles à la médiation onusienne et française dans le conflit entre les forces loyalistes et les rebelles qui occupaient le nord du pays. La cour s’interroge sur les raisons qui ont empêché les autorités françaises de répondre à la proposition de Lomé de leur livrer le mercenaire biélorusse arrêté au Togo quelques jours après le bombardement.