15 janvier-6 février 1997
France. Opposition des salariés du Crédit foncier au plan gouvernemental de démantèlement
Le 15, le ministre de l'Économie Jean Arthuis confirme, devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, le projet de démantèlement du Crédit foncier de France (C.F.F.). Spécialisé dans le financement de l'immobilier, le C.F.F. a été victime de l'effondrement du secteur et de la déréglementation du crédit qui l'a progressivement mis en concurrence avec la totalité des autres établissements bancaires et financiers. Le plan gouvernemental prévoit, après la nationalisation du C.F.F. par le biais d'une O.P.A. de la Caisse des dépôts et consignations, qui s'est achevée en novembre 1996, la création d'une Caisse nationale du Crédit foncier chargée d'assurer la gestion des prêts existants et de vendre le patrimoine immobilier, et la cession du réseau commercial du C.F.F. au Crédit immobilier de France, seul repreneur officiellement retenu.
Le 17, les cadres et les employés du C.F.F. entament, sur l'initiative de leur intersyndicale, l'occupation des locaux du siège parisien de la banque pour obtenir le retrait du plan gouvernemental. Ils décident également de retenir le gouverneur du C.F.F., Jérôme Meyssonnier.
Le 20, le gouvernement annonce la nomination d'un conciliateur, tandis que Jean Arthuis est critiqué, jusque dans les rangs de la majorité, pour sa gestion du dossier.
Le 22, les grévistes libèrent Jérôme Meyssonnier. Le gouvernement se dit prêt à envisager d'autres solutions de sauvetage pour le C.F.F., sans abandonner formellement son projet.
Le 5 février, l'assemblée générale extraordinaire du C.F.F. vote contre la dissolution de l'établissement, adopte la réforme des statuts de la banque qui est replacée dans le droit commun des sociétés anonymes et repousse au 31 décembre 1998 son éventuelle recapitalisation. Les nouveaux statuts doivent être entérinés par le Conseil d'État.
Le 6 février, les salariés lèvent l'occupation des locaux.