15 juin 1992
Japon. Participation possible aux missions de paix de l'O.N.U
La Diète adopte, par trois cent vingt-neuf voix contre dix-sept, le projet de loi qui autorise, avec de nombreuses réserves, l'envoi de militaires à l'étranger dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Hostiles à ce texte qu'ils jugent inconstitutionnel, les députés socialistes avaient démisionné en bloc avant le vote. Cette loi met en question une nouvelle fois – après la création des forces d'autodéfense au début des années 1950 – l'article 9 de la Constitution de 1947 par lequel le Japon renonce à la guerre et à la possession de forces armées. Cet article se trouve au centre des discussions institutionnelles depuis que le pays a recouvré sa souveraineté en 1951. Répondant au désir de la communauté internationale – notamment des États-Unis – de voir le Japon assumer ses responsabilités de grande puissance, la présente loi est le résultat du débat engagé au sujet de la participation japonaise à la guerre du Golfe. Elle suscite l'inquiétude des voisins asiatiques du Japon, chez qui elle ravive le spectre de l'expansionnisme nippon.