15 juin-2 juillet 2019
Italie. Accostage de force du Sea-Watch 3 à Lampedusa
Le 15, le « décret sécurité bis » pris par le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) entre en vigueur. Il interdit notamment l’entrée des navires humanitaires dans les eaux territoriales italiennes.
Le 26, la capitaine du navire humanitaire Sea-Watch 3, Carola Rackete, force le blocus des autorités italiennes et pénètre dans les eaux territoriales en vue de débarquer sur l’île de Lampedusa les quarante-deux migrants secourus le 12 au large de la Libye – onze personnes vulnérables ont déjà été débarquées pour raisons humanitaires. Soutenue par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, l’ONG allemande Sea-Watch avait refusé de reconduire les migrants en Libye. Son navire croisait depuis cette date dans le canal de Sicile dans l’attente d’une autorisation de débarquer. Dans le même temps, des dizaines de migrants continuent d’arriver par petits groupes sur l’île de Lampedusa à bord d’embarcations de fortune. En mai, quarante-sept migrants secourus par le Sea-Watch 3 avaient débarqué à Lampedusa après que le parquet d’Agrigente avait ordonné la saisie du navire – celui-ci a ensuite repris la mer. Cette décision avait provoqué la colère de Matteo Salvini qui s’en était pris aux ministres du Mouvement 5 étoiles (M5S).
Le 29, le Sea-Watch 3 accoste de force à Lampedusa. Carola Rackete est arrêtée et assignée à résidence dans le cadre d’une enquête pour aide à l’immigration clandestine et non-respect de l’ordre d’un navire militaire. La France et l’Allemagne lui apportent leur soutien.
Le 2 juillet, le tribunal d’Agrigente, ignorant les réquisitions du parquet, ordonne la libération de Carola Rackete, estimant que celle-ci a respecté le droit international et les conventions internationales signées par l’Italie. Il affirme que le « décret sécurité bis » n’est « pas applicable aux actions de sauvetage ». Matteo Salvini dénonce l’attitude des juges et promet l’expulsion de la capitaine allemande.