15 novembre 1982
Brésil. Nette poussée de l'opposition aux élections générales
Le 15, ont lieu au Brésil les premières élections à se dérouler dans des conditions à peu près normales depuis le coup d'État militaire de 1964. Des leaders politiques et syndicaux ont été autorisés à rentrer d'exil et à se présenter. Le système institutionnel brésilien, calqué sur celui des États-Unis, prévoit l'élection au suffrage direct des gouverneurs de tous les États, à l'exception d'un seul nouvellement créé. Cinquante-huit millions de Brésiliens sont en outre appelés à élire leurs conseillers municipaux et leurs maires ainsi que leurs représentants aux assemblées législatives locales, leurs députés à l'échelon national et à renouveler un tiers des sénateurs. Le Parti de mobilisation démocratique brésilienne emporte neuf postes de gouverneur ; avec la victoire de Lionel Brizola, président du Parti démocratique et travailliste, dans l'État de Rio, les opposants au régime militaire gouverneront dix États de la fédération sur vingt-trois. Ces États, où sont concentrées la plupart des richesses, représentent 75 p. 100 du P.N.B. et 58 p. 100 de la population. Désormais majoritaire à la chambre des députés, l'opposition n'en reste pas moins minoritaire au sein du collège électoral qui doit désigner en 1985 le président de la République.