15 septembre-4 octobre 1991
Suède. Défaite des sociaux-démocrates aux élections législatives
Le 15, les élections législatives confirment les sondages qui montraient que le gouvernement sortant d'Ingvar Carlsson serait battu. En effet, à gauche, les sociaux-démocrates, au pouvoir depuis 1982, et menés par le Premier ministre, tout en restant la principale force politique du pays, marquent un net recul avec 38,2 p. 100 des voix (— 5 p. 100) et cent trente-huit des trois cent quarante-neuf sièges (— 18). Le Parti de la gauche (ex-communiste) perdant également voix (4,5 p. 100, — 1,3 p. 100) et sièges (16, — 5), le bloc de gauche se situe désormais au-dessous de la majorité absolue (175 voix). Mais, de son côté, la coalition « bourgeoise » ne l'obtient pas non plus : les gains du Parti conservateur (22,1 p. 100 des suffrages, + 3,8 p. 100, et 80 sièges, + 14) et du Parti chrétien-démocrate (7,2 p. 100 des voix, + 4,3 p. 100, 26 sièges) sont en partie compensés par les pertes du Parti libéral (9,2 p. 100 des voix, — 3 p. 100, et 33 sièges, — 11), et des centristes (8,6 p. 100 des suffrages, — 2,7 p. 100, et 31 sièges, — 11). De sorte que la Nouvelle Démocratie, parti populiste fondé en février, apparaît, avec ses 6,8 p. 100 de voix et ses vingt-cinq sièges, comme l'arbitre d'une coalition future, car elle a su rallier les suffrages d'un électorat lassé de politique politicienne, d'un système fiscal encore trop pesant en dépit de la réforme entreprise depuis 1989 et inquiet d'une situation économique qui, sans être dramatique, n'en est pas moins préoccupante. Enfin, les Verts, ne franchissant pas la barre des 4 p. 100 des voix, ne seront plus représentés au Parlement, où ils avaient obtenu vingt sièges en septembre 1988.
Le 24, Carl Bildt, président du Parti conservateur, est pressenti pour former le nouveau gouvernement devant succéder à celui d'Ingvar Carlsson, Premier ministre depuis mars 1986, qui a annoncé sa démission dès le lendemain du scrutin. Carl Bildt formera, le 4 octobre, un gouvernement minoritaire regroupant les quatre partis de la coalition de centre droit, qui se donnera pour objectif de réduire le poids de l'État dans l'économie.