16-24 octobre 2001
France. Polémique entre police et justice à la suite de meurtres commis par un récidiviste
Le 16, deux policiers sont tués au Plessis-Trévise (Val-de-Marne) lors d'une tentative d'interpellation de cambrioleurs. Ces meurtres, qui portent à sept le nombre de policiers tués en service depuis le début de l'année, suscitent une vive émotion parmi les syndicats de policiers.
Le 19, à Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), la police interpelle un récidiviste, Jean-Claude Bonnal, qu'elle soupçonne d'avoir participé au meurtre de quatre personnes dans un bar d'Athis-Mons (Essonne), le 6, ainsi qu'au double meurtre du Plessis-Trévise. Condamné à trois reprises par des cours d'assises, de nouveau mis en examen pour vol à main armée, violences et tentative de meurtre, et placé en détention provisoire en novembre 1998, Jean-Claude Bonnal avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire en décembre 2000, sur décision de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris, en raison du caractère injustifié de la demande de prolongation de sa détention provisoire. Les syndicats de policiers dénoncent, à cette occasion, les dysfonctionnements de la justice et mettent en cause la nouvelle loi sur la présomption d'innocence, entrée en vigueur en janvier, soit après la remise en liberté de Jean-Claude Bonnal. Plusieurs responsables de l'opposition réclameront, les jours suivants, l'abrogation de cette loi, pourtant adoptée à l'unanimité par le Parlement en mai 2000.
Le 23, dans les grandes villes du pays, plusieurs milliers de policiers, dont plus de 8 000 à Créteil (Val-de-Marne), manifestent leur colère et dénoncent le laxisme des juges.
Le 24, devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre, Lionel Jospin, qualifie de « dramatique erreur d'appréciation » la décision de remise en liberté de Jean-Claude Bonnal, prise par la chambre d'accusation. Les syndicats de magistrats dénoncent ses propos.