16-25 février 2011
Libye. Insurrection contre le régime du colonel Kadhafi
Le 16, la police disperse brutalement des opposants au régime du colonel Mu’ammar al-Kadhafi qui organisaient un sit-in à Benghazi, deuxième ville du pays, pour protester contre l'arrestation d'un avocat militant des droits de l'homme.
Le 17, les manifestations organisées dans le cadre de la « journée de la colère », à l'appel de l'opposition et lancées sur le réseau social Facebook, sont sévèrement réprimées par les forces de l'ordre. Le bilan est de plusieurs dizaines de morts. Les affrontements sont particulièrement violents en Cyrénaïque, dans l'est du pays, où ils continuent les jours suivants.
Le 21, dans un discours télévisé, Saïf al-Islam, un des fils du colonel Kadhafi, menace de combattre les insurgés « jusqu'à la dernière balle ».
Le 22, le colonel Kadhafi fait une brève apparition télévisée alors qu'une rumeur faisait état de sa fuite au Venezuela. Plus tard dans la journée, alors que Benghazi, Tobrouk et Ajdabiya sont tombées aux mains des insurgés, il prononce un long discours télévisé dans lequel il se dit prêt à « nettoyer la Libye maison par maison ».
Le 22 également, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. demande « la fin immédiate des violences [en Libye] et des mesures pour répondre aux demandes légitimes de la population ».
Le 22 toujours, la Ligue arabe annonce la suspension de la Libye de ses instances « jusqu'à ce que les autorités libyennes acceptent les revendications ».
Le 23, de nombreux États évacuent leurs ressortissants résidant en Libye, tandis que l'Union européenne et les États-Unis menacent les dirigeants du pays de sanctions.
Le 25, dans une nouvelle allocution télévisée, le colonel Kadhafi appelle ses partisans à « défendre la Libye », alors que les forces loyalistes ne contrôlent plus que Tripoli et Syrte. La veille, il avait accusé Al-Qaida de manipuler les insurgés.
Le 25 également, l'ambassadeur de Libye à l'O.N.U. Mohamed Shalgham, qui a fait défection, appelle la communauté internationale à adopter « une résolution courageuse » afin de « sauver la Libye ». À la fin du mois, le bilan des combats s'élève à plusieurs centaines de morts.