16-26 avril 1993
Bosnie-Herzégovine. Chute de Srebrenica et nouvelles sanctions contre Belgrade
Le 16, alors que les Serbes semblent prêts à investir Srebrenica, enclave musulmane située dans la partie orientale de la Bosnie « purifiée » par les Serbes, qui est assiégée depuis un an, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 819 qui, sans envisager de moyens de coercition, exige la fin du siège de l'enclave, déclarée « zone de sécurité » et prévoit l'envoi sur place de cent cinquante casques bleus.
Le 16 également, les Croates ouvrent un nouveau front en Bosnie centrale en attaquant plusieurs villes musulmanes.
Le 17, les autorités militaires musulmanes signent la reddition de Srebrenica. Un cessez-le-feu est instauré. Les casques bleus sont chargés d'évacuer les blessés et de superviser le désarmement des Musulmans. Contrairement à ce qu'exigeait la résolution de l'O.N.U., les Serbes conservent leurs positions et leurs armes.
Le 18, le Conseil de sécurité adopte la résolution 820 qui aggrave les sanctions économiques contre Belgrade. Cette décision, qui heurte le nationalisme slave, doit entrer en vigueur le 26, au lendemain du référendum en Russie, afin de ne pas gêner le président Boris Eltsine.
Le 20, les Serbes de Croatie et de Bosnie, résolus à créer une Grande Serbie, décident leur unification. Leurs deux assemblées auto-proclamées se réunissent le 24 pour constituer un parlement unique.
Le 26, en dépit des menaces insistantes d'intervention militaire internationale, ainsi que des appels de leur chef Radovan Karadzic et du président serbe Slobodan Milošević, les députés de la « république serbe de Bosnie » rejettent à l'unanimité le plan de paix Vance-Owen. Le « parlement » décide d'organiser un référendum sur ce plan parmi les Serbes de Bosnie, en mai.