16-27 mars 2004
Taïwan. Élection présidentielle troublée
Le 16 se déroulent des manœuvres navales franco-chinoises au large du port chinois de Qingdao. Taipei proteste contre cette opération orchestrée par Pékin, à quatre jours de l'élection présidentielle et d'un double référendum dans l'île nationaliste.
Le 19, le président Chen Shui-bian et la vice-présidente Annette Lu sont blessés par balles lors d'un meeting à Tainan, dans le sud de l'île. Les auteurs des tirs ne sont pas identifiés.
Le 20, Chen Shui-bian, chef du Parti démocrate progressiste (indépendantiste) est réélu avec 50,1 p. 100 des suffrages contre 49,9 p. 100 pour son adversaire du Kuomintang (K.M.T.), Lien Chan. Ce dernier qualifie le scrutin d'« injuste » et exige un nouveau décompte des voix ainsi que la mise en place d'une commission d'enquête sur l'attentat du 19. Le double référendum sur le renforcement des capacités de défense de l'île face aux missiles chinois pointés vers elle et sur l'ouverture d'un dialogue avec Pékin recueille une majorité de oui, mais la participation n'est pas suffisante pour qu'il soit validé. C'est un succès pour le K.M.T. et le People First Party (P.F.P.), son allié, qui avaient appelé au boycottage des référendums.
Le 21 et les jours suivants, à Taipei, des milliers de manifestants contestent la victoire à l'arraché du président sortant.
Le 26, la Chine menace implicitement d'intervenir à Taïwan si la situation devait « échapper à tout contrôle ».
Le 27, à l'appel du K.M.T. et du P.F.P., quelque quatre cent mille opposants manifestent devant le palais présidentiel, à Taipei. Chen Shui-bian se dit prêt à faire procéder à un nouveau décompte des suffrages et à nommer une commission d'enquête sur l'attentat dont il a été victime avec la vice-présidente avant le scrutin.