16-28 août 1989
France. Grogne dans la gendarmerie
Le 16, François Mitterrand reçoit Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense, ainsi que Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur, pour évoquer le malaise qui se développe dans la gendarmerie depuis un peu plus de trois semaines. Dans des lettres anonymes envoyées à la presse, la base, qui ne jouit pas de la liberté syndicale, exprime sa lassitude devant le manque de moyens, la hiérarchie trop lourde, les horaires excessifs et la faiblesse des salaires.
Le 17, entendant donner un coup d'arrêt au mouvement, Jean-Pierre Chevènement, dans une lettre publique adressée aux gendarmes, déclare que « – la ligne jaune vient d'être franchie », mais propose également d'organiser une rencontre avec des volontaires pour discuter des revendications.
Le 23, la réunion de concertation promise a lieu à Paris. 87 gendarmes, tirés au sort parmi 4 900 volontaires, précisent leurs revendications avant d'entendre le ministre leur promettre des mesures concernant les effectifs, l'aménagement des casernes, le coût des uniformes et le droit d'expression dans la gendarmerie.
Le 28, J.-P. Chevènement accuse « une partie de la droite et de l'extrême droite » d'avoir orchestré la campagne de mécontentement, relayée avec complaisance par les médias. La presse et la classe politique protestent contre ces accusations.