16-28 avril 1994
Italie. Silvio Berlusconi chargé de former le gouvernement
Le 16, l'élection des présidents des Assemblées constitue un premier test pour la cohésion de la nouvelle majorité issue des élections de mars. À la Chambre des députés, où le Pôle de la liberté de Silvio Berlusconi dispose de la majorité absolue, sa candidate Irene Pivetti (Ligue du Nord) est facilement élue. Au Sénat, où les partisans de l'homme d'affaires ne détiennent qu'une majorité relative, leur candidat Carlo Scognamilio (Forza Italia) n'est élu que par une voix d'avance sur le président sortant Giovanni Spadolini (Parti républicain), soutenu par la gauche.
Le 25, à Milan, plusieurs centaines de milliers de manifestants de gauche et du centre commémorent la chute du fascisme. Des représentants de la Ligue du Nord participent au défilé, mais leur chef Umberto Bossi est pris à parti par certains manifestants qui lui reprochent son ralliement au projet de gouvernement tripartite incluant le Mouvement social italien (M.S.I., néo-fasciste) au côté de la Ligue et de Forza Italia. Le même jour, Gianfranco Fini, chef du M.S.I., participe, à Rome, à une messe de la « réconciliation ».
Le 28, le président Oscar Luigi Scalfaro charge officiellement Silvio Berlusconi de composer le gouvernement. Le nouveau président du Conseil précise aussitôt qu'un comité de trois « sages » sera chargé de réviser la législation antitrust, afin de prévenir toute confusion entre ses fonctions politiques et ses activités de chef d'entreprise et de propriétaire de chaînes de télévision. Exposant son programme, Silvio Berlusconi prône la « continuité » en matière de politique étrangère, « moins d'État, mais plus efficace », et une « progressive décentralisation » pour ce qui concerne la politique intérieure, ainsi que la réduction de la pression fiscale et des dépenses publiques.