16-28 avril 2009
France. Réactions au projet de loi sur la santé publique
Le 16, réagissant à l'adoption par les députés, le 18 mars, de la loi Hôpital, patients, santé, territoire, présenté par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, vingt-cinq chefs de service renommés d'hôpitaux parisiens signent, dans Le Nouvel Observateur, l'« appel des vingt-cinq » pour dénoncer une « médecine mercantile » réduisant « le malade au tarif de sa maladie ». En effet, le texte de la loi, qui n'aborde pas les problèmes fondamentaux du déficit de l'assurance-maladie et du déclin constant du nombre de médecins généralistes, vise surtout à mieux structurer le système de soins sur le territoire et à réorganiser la gestion de l'hôpital public, jugée trop coûteuse, ainsi que la médecine de ville.
Le 22, le Mouvement de défense de l'hôpital public et les principaux syndicats de praticiens hospitaliers appellent à une grève le 28 avril. Ils reprochent à la loi Bachelot de donner trop de pouvoir aux directeurs d'hôpitaux au détriment du pouvoir médical et de l'intérêt des patients. Ils dénoncent la transformation de l'hôpital en « entreprise commerciale » et défendent le service public hospitalier. Par ailleurs, ils contestent les importants pouvoirs dévolus aux directeurs d'agences régionales de santé, créées par la loi, qui doivent instaurer une plus grande coordination entre l'hôpital, la médecine de ville et le secteur médico-social.
Le 28, de huit mille à vingt mille « blouses blanches » défilent à Paris, au côté des enseignants-chercheurs toujours mobilisés contre la réforme universitaire. Les médecins libéraux se mobilisent également contre la remise en cause des dépassements d'honoraires. La menace d'une grève soutenue des médecins fait reculer le gouvernement sur ce dernier point.