16-28 février 1989
U.R.S.S.. Poursuite de la tension nationaliste en Lituanie et en Arménie
Le 16, en application d'une décision du soviet suprême de Lituanie prise en janvier, les Lituaniens fêtent dans la liesse l'anniversaire de la proclamation de l'indépendance de la « république bourgeoise » en 1918, trois semaines après l'adoption – comme en Estonie – de la langue nationale comme langue officielle. À l'aube de ce jour, férié pour la première fois, le Sajudis, mouvement local pour la perestroïka, qui est devenu, en quatre mois d'existence légale, un véritable second pouvoir, se prononce en faveur d'une « autodétermination libre et démocratique », envisageant même un statut de neutralité en zone européenne démilitarisée.
Le 28, plusieurs centaines de milliers de manifestants se rassemblent pour la première fois depuis l'instauration de l'état d'urgence, en novembre 1988, dans les rues d'Erevan, capitale de l'Arménie. Ils entendent ainsi célébrer le premier anniversaire du pogrom de Soumgaït, au cours duquel plusieurs dizaines d'Arméniens de cette ville d'Azerbaïdjan ont été massacrés par des Azéris.