16-29 mai 2003
Maroc. Attentats terroristes à Casablanca
Le 16, cinq attentats à la voiture piégée ou à la bombe, dont plusieurs attaques-suicides, dirigés contre des restaurants, un hôtel, le consulat de Belgique et un centre culturel juif, font quarante-trois morts à Casablanca, capitale économique du pays. Treize des quatorze kamikazes sont tués. Le Maroc n'avait pas jusque-là été touché par le terrorisme.
Le 18, le palais royal affirme que les attentats sont « l'œuvre d'un réseau international de terrorisme ». Toutefois, huit des kamikazes sont identifiés comme appartenant au Droit Chemin, un groupe islamiste local lié à la mouvance salafiste.
Le 25, une marche contre le terrorisme, conduite par des membres du gouvernement, réunit quelques dizaines de milliers de manifestants à Casablanca. Les islamistes, qui constituent la principale force d'opposition au Parlement, sont découragés d'y participer par les organisateurs.
Le 26, l'homme considéré comme le « coordinateur principal » des attentats est arrêté à Fès, mais décède « de mort naturelle » lors de son transfert à Casablanca.
Le 27, le Parlement adopte définitivement un projet de loi antiterroriste qui renforce les pouvoirs des forces de sécurité.
Le 29, dans une allocution radiotélévisée, le roi Mohammed VI annonce « la fin de l'ère du laxisme » et s'en prend à « certains milieux » qui auraient fait « un mauvais usage de la liberté d'opinion » en pratiquant une « opposition systématique aux orientations des pouvoirs publics ». Le 21, le journaliste Ali Lmrabet, directeur de deux publications satiriques, a été condamné à quatre ans de prison pour « outrage à la personne du roi ».