16-29 novembre 1995
Algérie. Réélection du président Liamine Zeroual
Le 16, la première élection présidentielle depuis l'indépendance, en 1962, se déroule sous haute protection et dans le calme. Le général Liamine Zeroual, chef de l'État depuis la fin du mandat du Haut Comité d'État, en janvier 1994, est réélu à la présidence de la République avec 61,01 p. 100 des suffrages, dès le premier tour. Mahfoud Nahnah, islamiste modéré, président du Mouvement de la société islamiste, en obtient 25,58 p. 100 ; Saïd Sadi, secrétaire général du Rassemblement pour la culture et la démocratie, mouvement kabyle, 9,60 p. 100 ; et le quatrième candidat, Noureddine Boukrouh, président du Parti du renouveau algérien et partisan d'un islam modéré, 3,81 p. 100. Malgré les menaces du Groupe islamique armé déclarant que « l'urne se transformera en cercueil » et les appels au boycottage des principaux partis d'opposition – le Front de libération nationale, le Front des forces socialistes et l'ex-Front islamique du salut (F.I.S.) –, le taux de participation s'élève à 75,69 p. 100.
Le 17, Liamine Zeroual annonce sa volonté d'être « le président de tous les Algériens ». Le 17 également, l'instance exécutive du F.I.S. à l'étranger, dirigée depuis Bonn par Rabah Kébir, déclare que « la seule sortie de la crise passe par des négociations globales et justes entre le pouvoir de fait et l'opposition effective ». Il envoie une lettre ouverte en ce sens au président Zeroual le 22. Toutefois, le chef de la délégation parlementaire du F.I.S. à l'étranger, Anouar Haddam, installé à Washington, dénonce le 24 la « trahison » de Rabah Kébir.
Le 27, dans un discours d'investiture très prudent, Liamine Zeroual s'engage à lutter contre « les résidus de la violence terroriste » et réitère son appel au « dialogue national » avec ceux qui respectent les lois de la République.
Le 29, le dernier des centres de sûreté créés dans le Sahara pour interner les islamistes présumés est fermé. Quelque dix-sept mille personnes sont encore emprisonnées pour des faits en relation avec le terrorisme islamiste.