16-29 octobre 2013
France. Mouvement contre l'écotaxe en Bretagne
Le 16, le gouvernement présente un « pacte d'avenir » pour la Bretagne qui prévoit notamment une aide de 15 millions d'euros en faveur de la filière agroalimentaire éprouvée par plusieurs fermetures de sites. Il refuse en revanche de diminuer encore le montant de l'écotaxe que doivent acquitter à partir du 1er janvier 2014 les poids lourds de plus de 3,5 tonnes circulant sur le réseau routier non soumis à des péages – la Bretagne bénéficie déjà d'une réduction de 50 p. 100 sur cette taxe en raison de son isolement géographique. Le principe de cette taxe est inclus dans la loi de programmation mettant en œuvre le Grenelle de l'environnement, adoptée à une large majorité en juillet 2009. Son montant doit être affecté à l'amélioration des infrastructures routières et au développement des infrastructures ferroviaires et fluviales.
Le 26, des affrontements violents opposent les forces de l'ordre à un millier de manifestants réunis autour du portique écotaxe de Pont-de-Buis (Finistère). Le mouvement de contestation de l'écotaxe, dont les partisans portent un bonnet rouge – comme en portaient les insurgés lors de la révolte du papier timbré qui a touché la Bretagne en 1675 –, regroupe à la fois des syndicats agricoles et des fédérations patronales, les agriculteurs et les salariés des entreprises agroalimentaires menacées, mais aussi des représentants de la grande distribution et des transporteurs.
Le 29, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault annonce la suspension sur tout le territoire de la mise en œuvre de l'écotaxe, qui est « nécessaire », mais « doit être corrigée ». Le gouvernement dénonce dans le même temps les modalités du contrat signé en octobre 2011 par la majorité précédente avec la société Écomouv', chargée de la collecte de la taxe en échange du versement d'un forfait de 250 millions d'euros annuels, soit 20 p. 100 des recettes escomptées.