16-30 octobre 1998
Royaume-Uni - Chili. Arrestation à Londres d'Augusto Pinochet
Le 16, dans une clinique de Londres, la police britannique arrête le général Augusto Pinochet, ancien dictateur chilien au pouvoir de septembre 1973 à mars 1990, devenu sénateur à vie, à la demande de deux juges espagnols. Baltasar Garzon enquête depuis mai 1997 sur l'opération « Condor », réseau clandestin de lutte contre les opposants aux régimes dictatoriaux d'Amérique latine créé dans les années 1970 sur l'initiative du général Pinochet, qui aurait notamment agi en Europe. Manuel Garcia Castellon instruit quant à lui, depuis février 1996, les plaintes relatives à la disparition de dizaines d'Espagnols sous le régime du général Pinochet. Tous deux soupçonnent le général Pinochet de « génocide ». Les autorités chiliennes protestent contre la violation de l'immunité diplomatique dont bénéficie, selon elles, le général Pinochet. Les jours suivants, des affrontements opposent, à Santiago, partisans et adversaires de l'ancien dictateur.
Le 19, le parquet de l'Audience nationale, la principale instance pénale espagnole, dépose un recours en annulation contre la procédure engagée par le juge Garzon.
Le 26, la Suisse fait parvenir une demande d'extradition à Londres. Elle est imitée, les jours suivants, par la Suède et par la France.
Le 28, la Haute Cour de Londres estime que le général Pinochet, en tant qu'ancien chef d'État, dispose de l'immunité diplomatique. Le ministère public fait appel de cette décision devant la Chambre des lords.
Le 30, la chambre pénale de l'Audience nationale espagnole se déclare compétente pour juger le général Pinochet, légitimant ainsi une demande d'extradition de l'ancien dictateur par le juge Garzon.