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16-30 septembre 2022

Iran. Mouvements de protestation à la suite de la mort en détention de Mahsa Amini

Le 16, Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs à Téhéran en raison de sa tenue vestimentaire, meurt en détention. La police invoque des raisons médicales que la famille rejette.

Le 18, la mort de Mahsa Amini provoque des manifestations de colère dans le Kurdistan iranien d’où était originaire la jeune femme. Celles-ci s’étendent rapidement à la capitale et à d’autres villes du pays. Les manifestantes retirent leur foulard, certaines le brûlent en public. La répression du mouvement qui se poursuit les jours suivants est violente et meurtrière. Des centaines de manifestants et manifestantes sont arrêtés au cours du mois.

Le 22, les autorités restreignent l’accès aux réseaux de téléphonie mobile et à l’Internet. Les Gardiens de la révolution demandent à la justice « d’identifier les personnes qui diffusent de fausses nouvelles et des rumeurs sur les réseaux sociaux et dans la rue et qui mettent en danger la sécurité de la société, et de les traiter de manière décisive ».

Le 24, l’Union du peuple de l’Iran islamique, principal parti réformateur du pays, demande l’annulation de la loi rendant obligatoire le port du hijab, ainsi que la suppression de la police des mœurs et l’autorisation des manifestations pacifiques.

Le 26, Téhéran bombarde les positions des partis kurdes iraniens réfugiés en Irak, dans les régions d’Erbil et de Souleymaniyé, en représailles à leur soutien au mouvement de contestation. Le bilan humain est de treize tués selon les autorités kurdes irakiennes. Il s’agit de la plus importante opération iranienne menée sur le sol irakien au cours des dernières années.

Le 26 également, dans une adresse à la nation, le président Ebrahim Raïssi déclare regretter la mort de Mahsa Amini, tout en accusant les manifestants d’être des agents de puissances étrangères. Il évoque un possible « dialogue » sur « différentes méthodes d’application de la loi ».

Le 27, les joueurs de l’équipe nationale de football, qui disputent un match à Vienne, masquent leur maillot durant les hymnes en signe de protestation contre le régime.

Manifestation à Téhéran, 2022 - crédits : SalamPix/ AbacaPress.com

Manifestation à Téhéran, 2022

Le 30, l’armée ouvre le feu sur des manifestants à Zahedan, capitale de la province du Sistan-et-Baloutchistan, dans le sud-ouest du pays. Celle-ci est principalement habitée par la minorité sunnite des Baloutches, discriminée par le régime chiite. Des dizaines de personnes sont tuées. Les manifestants dénonçaient l’arrestation et le viol d’une jeune fille de quinze ans par le chef de la police de Chabahar, alors que le mouvement de protestation provoqué par la mort de Mahsa Amini se poursuit. À la fin du mois, le bilan de la répression de ce mouvement s’élève à au moins quatre-vingt-trois morts, selon l’ONG Iran Human Rights basée à Oslo.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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