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16 février-22 mars 1984

France. Barrages de routes par des routiers en colère

Le 16, des transporteurs routiers, mécontents de subir les effets des grèves des douaniers français et italiens au tunnel du Mont-Blanc, décident de paralyser les réseaux routier et autoroutier dans les Alpes du Nord. Les principales victimes de ce mouvement sont les vacanciers qui s'apprêtaient à se rendre dans les stations de sports d'hiver ou à en revenir. Les fédérations professionnelles des transporteurs (F.N.T.R. et U.N.O.S.T.R.A.) suivent le mouvement plus qu'elles ne le provoquent. Tandis que des barrages se multiplient dans plusieurs régions de France, les autorités déclenchent le plan Orsec (Organisation des secours) en Savoie. Dans le département de la Maurienne, les gendarmes mobiles interviennent pour dégager les voies ferrées, également bloquées par les camionneurs.

Le 19, Charles Fiterman, ministre des Transports, invite les représentants des transporteurs à une négociation.

Le 21, à l'issue de la rencontre, les propositions avancées par le ministre sont jugées insuffisantes par les deux organisations qui réclament principalement la déductibilité totale de la T.V.A. sur le gazole. La satisfaction de cette revendication coûterait 1,4 milliard de francs à l'État. Devant le refus du ministre des Transports d'avancer la suite des discussions au lendemain, au lieu du 1er mars prévu, le conflit se durcit : dans la nuit du 21 au 22, le nombre des barrages, qui touchent désormais l'ensemble du territoire, est multiplié par trois. Des problèmes d'approvisionnement commencent à se poser dans plusieurs régions, pour l'alimentation, et dans quelques secteurs industriels, notamment celui de l'automobile. Une déclaration apaisante de Jacques Delors, Premier ministre par intérim en l'absence de Pierre Mauroy, calme la tension.

Le 24, la F.N.T.R. et l'U.N.O.S.T.R.A. demandent la levée des barrages, ce qui, en fait, va dans le sens de l'effritement spontané du mouvement.

Le 1er mars, à l'issue d'une nouvelle réunion avec les organisations professionnelles de routiers, Charles Fiterman annonce une série de mesures en faveur des transporteurs. La déductibilité de la T.V.A. sur le gazole sera accélérée et passera, pour le transport international, à 50 p. 100 au plus tard en novembre 1984 et à 100 p. 100 en 1987. En outre, les ministres des Transports de la C.E.E. adoptent, le 22 mars, de nouvelles mesures pour faciliter le passage aux frontières.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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