16 mars-1er avril 1994
France. Mise en examen de trois députés et condamnation d'un sénateur
Le 16, le bureau de l'Assemblée nationale, qui s'estime saisi à tort, rejette la demande de levée d'immunité parlementaire du député du Rhône Michel Noir (non inscrit) introduite par le juge lyonnais chargé d'instruire une information relative à un détournement de subventions municipales pour un montant de 7 millions de francs au profit d'associations créées par le maire de Lyon. Le 29, Michel Noir sera mis en examen pour abus de confiance et placé sous contrôle judiciaire.
Le 23, la cour d'appel de Douai (Nord) dégage Bernard Tapie de l'obligation de quitter la présidence de l'Olympique de Marseille (O.M.) avant le 20 avril, comme l'avait ordonné le juge valenciennois Bernard Beffy, en février, lors de la mise en examen du député des Bouches-du-Rhône (République et Liberté) dans le cadre de l'affaire de corruption Valenciennes-O.M. Le 26, Bernard Tapie sera mis en examen pour faux et usage de faux, abus de confiance et abus de biens sociaux par le juge chargé d'instruire l'affaire des comptes de l'O.M. Selon un rapport de police, 80 millions de francs auraient été détournés par le club de football entre 1988 et 1990.
Le 25, le tribunal correctionnel de Saint-Denis (la Réunion) condamne le sénateur (apparenté R.P.R.) et président du conseil général Éric Boyer à quatre ans de prison, dont deux ferme, 500 000 francs d'amende et cinq ans de privation de droits civiques pour corruption. Éric Boyer était intervenu dans l'attribution de marchés publics contre des avantages en nature pour financer ses campagnes électorales. Il serait le premier sénateur à être déchu de son mandat sous la Ve République.
Le 30, le bureau de l'Assemblée nationale décide la levée de l'immunité parlementaire d'Édouard Chammougon, député de Guadeloupe (République et Liberté) et maire de Baie-Mahault, mis en examen en septembre 1993 pour corruption passive, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics dans le cadre de ses activités municipales.
Le 31, Édouard Chammougon est incarcéré. Le 1er avril, il est remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire.