16 septembre-20 octobre 2009
France. Fermeture de la « jungle de Calais » et expulsion de ressortissants afghans
Le 16, le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire Éric Besson annonce la fermeture prochaine de la « jungle de Calais », un campement de fortune installé près du port de Calais (Pas-de-Calais) qui accueille, depuis la fermeture en 2002 du centre de Sangatte qui était géré par la Croix-Rouge, quelque sept cents personnes sans-papiers, principalement des Afghans et des Irakiens, qui espèrent traverser la Manche pour gagner le Royaume-Uni.
Le 22, cinq cents policiers évacuent deux cent soixante-seize migrants – dont cent trente-deux se déclarant mineurs – encore présents dans le campement, qui seront soit placés en garde à vue – puis, pour certains, relâchés –, soit placés en centre de rétention administrative ou en foyers pour les mineurs, avant que des engins ne détruisent le bidonville. Alors que le ministre affirme vouloir démanteler les réseaux de passeurs, les organisations humanitaires dénoncent une démonstration de force qui ne fait qu'aggraver le sort des migrants.
Le 20 octobre, Éric Besson annonce l'organisation d'un vol groupé franco-britannique à destination de Kaboul, qui a lieu le jour même, pour renvoyer des Afghans en situation irrégulière, dont trois qui ont été appréhendés lors de la fermeture de la « jungle de Calais ». Cette décision provoque un tollé parmi les associations de défense des droits des étrangers, d'autant plus qu'une opération du même type avait été annulée le 6 octobre, après que la Cour européenne des droits de l'homme s'y était opposée.