17-18 janvier 1989
France. Les propositions de Lionel Jospin mal accueillies par les enseignants
Le 17, Lionel Jospin, ministre de l'Éducation nationale, fait approuver par le Conseil des ministres les grandes lignes du futur projet de loi d'orientation sur l'enseignement. Il s'agit d'adapter les programmes scolaires, de limiter les heures de cours au profit du travail individuel, de redéfinir les tâches des enseignants afin que plus aucun jeune ne sorte du système éducatif sans un niveau de formation reconnu, et que 80 p. 100 des élèves soient conduits jusqu'au niveau du baccalauréat.
Le 18, Lionel Jospin présente ses objectifs de revalorisation de la fonction enseignante, dont la mise en œuvre nécessitera des crédits supplémentaires d'environ 10 milliards de francs sur cinq ans, dont 2,2 milliards en 1989. L'accueil fait à ces propositions est plutôt nuancé à la F.E.N. et au S.N.E.-Sup, tandis que le S.N.E.S. (second degré) dénonce ce « marché de dupes ». Les semaines suivantes, tandis que de nombreuses manifestations d'enseignants ont lieu, Lionel Jospin multiplie les occasions de concertation et parvient, en faisant des concessions, à réduire l'hostilité des personnels concernés.