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17-24 mai 1982

C.E.E.. Crise entre Londres et les Neuf et règlement provisoire du conflit agrobudgétaire

Le 17, les ministres des Affaires étrangères des Dix se réunissent à Luxembourg afin de tenter de régler la question de la réduction de la contribution britannique au budget européen. Francis Pym, secrétaire au Foreign Office, rejette la proposition de Gaston Thorn, président de la Commission, de la réduire de 800 millions d'E.C.U. (5 milliards de francs environ) pour le budget de 1982.

Le 18, les ministres de l'Agriculture, réunis à Bruxelles, décident d'appliquer, malgré le veto britannique, l'accord sur les prix agricoles conclu le 30 avril. Seuls la Grèce et le Danemark s'abstiennent pour marquer leur attachement à la règle de l'unanimité, établie par l'« arrangement de Luxembourg » de janvier 1966, qui avait été instaurée après la politique de la « chaise vide » adoptée par la France en juillet 1965 pour s'appliquer dans tous les cas où les intérêts essentiels d'un pays étaient en jeu. Les Sept ont considéré que la Grande-Bretagne, qui ne s'opposait à la fixation des prix agricoles que pour obtenir satisfaction dans le conflit budgétaire, avait abusé de son droit de veto.

Le 19, faisant escale à Alger alors qu'il se rend en Afrique noire, François Mitterrand déclare que le problème qui se pose est bien celui de la présence de la Grande-Bretagne dans la Communauté.

Le 20, Margaret Thatcher affirme que son pays restera membre à part entière de la C.E.E. et appliquera l'augmentation des prix agricoles.

Le 24, les ministres des Affaires étrangères, réunis à Bruxelles, parviennent à un accord sur la question de la contribution budgétaire britannique pour 1982 : les Britanniques acceptent un allégement de 850 millions d'E.C.U. (5,3 milliards de francs), alors qu'ils demandaient qu'il se monte au moins à un milliard d'E.C.U., et qu'ils avaient obtenu 1,4 milliard d'E.C.U. en 1981. La nécessité de se concilier le soutien communautaire dans la guerre des Malouines n'est sans doute pas étrangère aux concessions faites par Londres.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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