17-24 mars 2021
États-Unis - Chine - Russie. Tensions diplomatiques entre l’Occident, la Chine et la Russie au sujet des droits de l’homme
Le 17, lors d’un entretien sur la chaîne ABC, le président Joe Biden endosse l’avis que son homologue russe Vladimir Poutine est un « tueur ». « Il en paiera le prix », ajoute-t-il. Moscou proteste vivement et rappelle son ambassadeur à Washington.
Le 18, des délégations américaine et chinoise se rencontrent pour la première fois depuis la prise de fonction de Joe Biden, à Anchorage (Alaska). Le secrétaire d’État américain Antony Blinken évoque « ses profondes inquiétudes au sujet des actes de la Chine s’agissant du Xinjiang, de Hong Kong, de Taïwan, des cyberattaques contre les États-Unis et de la coercition économique contre [ses] alliés ». Yang Jiechi, membre du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC) et haut conseiller pour les Affaires étrangères, déclare en retour que « les États-Unis utilisent leur force militaire et leur hégémonie financière pour exercer une juridiction extraterritoriale et soumettre d’autres pays », et qu’ils abusent « de prétendues notions de sécurité nationale pour faire obstruction aux échanges commerciaux normaux ». Il dénie aux États-Unis la capacité de « parler à la Chine à partir d’une position de force », déclarant douter « que l’écrasante majorité des pays dans le monde reconnaîtraient les valeurs universelles défendues par les États-Unis ».
Le 22, l’Union européenne, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada appliquent des sanctions – gel des avoirs financiers et interdictions de séjour – contre des officiels chinois et des entités jugés responsables de la répression de la minorité musulmane ouïgoure du Xinjiang, en Chine. Le secrétaire du PCC dans le Xinjiang et membre du bureau politique du PCC, Chen Quanguo, principal responsable de la répression des Ouïgours, est toutefois épargné. Les jours suivants, Pékin dénonce des « mensonges » et riposte en adoptant des mesures similaires à l’encontre de Bruxelles, Washington, Londres et Ottawa.
Les 22 et 23, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi reçoit à Guilin (Guangxi) son homologue russe Sergueï Lavrov. Les deux hommes proposent la tenue d’un sommet des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le 24, des internautes chinois, relayés par des médias et des organisations d’État, lancent de vastes campagnes de boycottage contre les marques occidentales d’habillement qui ont exprimé leur intention de ne plus acheter de coton provenant du Xinjiang.