17-25 octobre 1996
France - Proche-Orient. Tournée du président Jacques Chirac au Proche-Orient
Le 17, Jacques Chirac annonce que le ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette ne l'accompagnera pas à Jérusalem, lors de sa prochaine tournée au Proche-Orient, à la suite du refus des autorités israéliennes de le laisser se rendre à la Maison d'Orient, siège officieux de l'O.L.P. à Jérusalem-Est, comme le font tous les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne en visite dans la Ville sainte.
Le 19, à Damas, première étape de son voyage, le président Chirac affirme sa volonté de voir l'Union européenne « coparrainer » le processus de paix israélo-palestinien. Approuvée par les pays arabes, cette proposition est aussitôt rejetée par les autorités israéliennes.
Le 21, Jacques Chirac arrive en Israël dans un climat tendu. À l'université d'Haïfa, il se prononce en faveur d'un État palestinien et défend le principe de la restitution du Golan à la Syrie.
Le 22, lors de la visite de la vieille ville de Jérusalem, le président français s'insurge contre le dispositif de protection que lui imposent les services de sécurité israéliens et qui l'empêche d'entrer en contact avec les habitants palestiniens de Jérusalem-Est. Jacques Chirac accuse les forces de l'ordre de « provocation » et menace de mettre fin à sa visite en Israël. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou lui présente des excuses officielles. Jacques Chirac se rend ensuite brièvement à la Knesset, comme l'avaient demandé les autorités israéliennes.
Le 23, le président français est le premier chef d'État à s'exprimer devant le Conseil législatif palestinien, à Ramallah. Faisant implicitement allusion aux relations agitées entre le président de l'Autorité et le Conseil palestinien, il encourage les députés à trouver « les règles qui assureront l'équilibre entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif », ajoutant que « le respect des principes démocratiques est l'un des atouts qui vous assure un large soutien international ». Jacques Chirac garantit aux représentants palestiniens le soutien de l'Europe pour l'application des accords israélo-palestiniens et pour l'« instauration d'un État de droit » ; il les appelle aussi à « combattre la tentation de la violence ». Le président français se rend ensuite à Gaza où, comme à Ramallah, il est accueilli dans la liesse.
Le 24, lors de son étape jordanienne, Jacques Chirac appelle de ses vœux, devant les deux Chambres du Parlement, un « Orient réconcilié » où, notamment, l'Irak aurait retrouvé sa place. Prônant le respect de toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l'O.N.U. concernant ce pays, il évoque particulièrement la résolution 986 qui énonce le principe de l'échange « pétrole contre nourriture » et dont l'application est retardée par les États-Unis.
Le 25, le président français achève sa tournée par deux courtes étapes au Liban et en Égypte.