17-26 août 2017
Espagne. Attentats terroristes à Barcelone et Cambrils
Le 17, à Barcelone, un homme au volant d’une camionnette fauche des passants sur l’artère touristique des Ramblas, tuant ou blessant mortellement treize personnes. Le chauffeur prend la fuite. Les victimes – tués ou blessés – présentent une trentaine de nationalités. L’organisation État islamique (EI) revendique l’attentat mené « en réponse à l’appel à cibler les États membres de la coalition » contre l’EI en Syrie. Il s’agit du sixième attentat revendiqué par l’EI impliquant un véhicule lancé contre la foule depuis celui de Nice en juillet 2016. Quelques heures plus tard, peu après minuit, la station balnéaire de Cambrils, au sud de Barcelone, est le théâtre d’un second attentat à la voiture-bélier qui blesse plusieurs personnes, dont une mortellement. Les Mossos d’Esquadra – la police catalane – abattent les cinq passagers de la voiture. Ce sont les premiers attentats terroristes dans le pays depuis ceux qui avaient frappé Madrid en mars 2004, revendiqués par Al-Qaida. Les enquêteurs font rapidement le lien entre ces attentats et l’explosion accidentelle, le 16, d’une maison à Alcanar, dans le sud de la Catalogne, qui a fait deux morts et qui avait tout d’abord été attribué à une fuite de gaz.
Le 18, des milliers de personnes réunies sur les Ramblas observent une minute de silence, en présence du roi Felipe VI, du Premier ministre Mariano Rajoy et du président de la Généralité de Catalogne Carles Puigdemont.
Le 18 également, le chef de la police catalane confirme l’existence d’une cellule djihadiste qui projetait des actions de grande ampleur, notamment contre des monuments, et qui a improvisé les attentats de Barcelone et Cambrils après l’explosion de la maison d’Alcanar dans laquelle étaient confectionnés des engins explosifs – plus de cent bouteilles de gaz y sont découvertes. Il annonce l’arrestation de quatre suspects, trois Marocains et un Espagnol né à Melilla, l’enclave espagnole située au nord du Maroc.
Le 21, la police abat le chauffeur de l’attentat des Ramblas près de Subirats, à l’ouest de la capitale catalane. Younès Abouyaaqoub, un Marocain, avait tué un automobiliste à l’arme blanche dans sa fuite, à Barcelone, pour lui voler sa voiture. Les enquêteurs révèlent également que l’un des deux corps retrouvés à Alcanar est celui d’Abdelbaki Es Satty, l’imam marocain de Ripoll, une ville du nord de la province, chef présumé de la cellule démantelée.
Le 26, une vaste manifestation contre le terrorisme organisée par le gouvernement catalan et la ville de Barcelone réunit des centaines de milliers de personnes dans la capitale catalane derrière le slogan « No tinc por » – « Je n’ai pas peur » –, en présence de Felipe VI et de l’ensemble des dirigeants nationaux et régionaux.