17-26 février 2001
France. Échouage d'un bateau transportant des immigrés kurdes
Le 17, l'East-Sea, un navire battant pavillon cambodgien, et parti une semaine plus tôt d'Iskenderun, en Turquie, s'échoue sur une plage proche de Saint-Raphaël (Var) avec à son bord 908 immigrés clandestins, pour la plupart des Kurdes se disant irakiens. Le préfet déclenche le « plan blanc » d'assistance sanitaire. Les bonnes conditions de navigation et l'absence de message de détresse renforcent l'hypothèse d'un échouage volontaire. Le commandant, en fuite, et l'armateur sont originaires de Syrie. Confrontées pour la première fois à un tel afflux d'immigrés clandestins, les autorités françaises décident d'observer strictement la procédure d'admission au titre de l'asile. L'ensemble des passagers de l'East-Sea, qui seraient originaires de la région de Mossoul et victimes de la répression du régime de Bagdad, le réclament. Ils sont placés en zone d'attente dans les locaux du 21e régiment d'infanterie de marine de Fréjus.
Le 20, le ministère de l'Intérieur reconnaît aux naufragés de l'East-Sea le statut de demandeurs d'asile et leur délivre des sauf-conduits de huit jours, les laissant libres d'aller et venir.
Les jours suivants, plusieurs centaines de Kurdes quittent le centre d'accueil de Fréjus pour tenter de rejoindre l'Allemagne ou la Suisse où résident parfois certains de leurs proches. La police aux frontières multiplie les contrôles.
Le 26, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité annonce la mise en place d'un « plan d'urgence » en vue d'assurer le logement provisoire des réfugiés kurdes.
En avril, les résultats de l'enquête menée par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides montrera que la plupart des réfugiés venaient de Syrie et non d'Irak.