17-28 juillet 2000
Russie. Débat sur le pouvoir des « barons » régionaux et des oligarques
Le 17, le financier Boris Berezovski annonce son intention de démissionner de son mandat de député à la Douma afin de ne « pas participer à l'instauration d'un régime autoritaire », par le président Vladimir Poutine, en Russie. Celui qui passait pour avoir largement contribué à la désignation de Vladimir Poutine comme héritier de Boris Eltsine manifeste ainsi sa rupture avec le chef de l'État. Boris Berezovski dénonce notamment la vaste réforme administrative engagée par la présidence et visant à restreindre les pouvoirs des « barons » régionaux que sont les gouverneurs et les présidents des parlements. Il accuse également le Kremlin d'être à l'initiative des procédures judiciaires engagées au cours du mois contre plusieurs oligarques de premier plan, grands patrons de l'industrie ou de la finance, qu'il assimile à une « campagne » destinée à « détruire le grand business indépendant ». Lui-même impliqué dans l'affaire Aeroflot, Boris Berezovski se trouvait sous la menace d'une levée de son immunité parlementaire.
Le 26, le Conseil de la fédération adopte finalement la réforme du pouvoir régional, votée par la Douma et rejetée une première fois, en juin, par la Chambre haute. Il vote également la réforme fiscale qui prive les dirigeants régionaux de la gestion d'une grande partie des recettes perçues au niveau local.
Le 28, le président Poutine réunit une table ronde très médiatisée avec certains des plus importants oligarques du pays auxquels il donne des garanties relatives au caractère irréversible des privatisations et à l'adoption d'éventuelles lois d'amnistie concernant leurs activités économiques.