17-28 mai 1981
Italie. Référendums et scandale à la loge P 2
Les 17 et 18, les électeurs italiens se prononcent par référendum sur l'abrogation de cinq lois. Quatre d'entre elles sont combattues par le Parti radical (extension de l'avortement, suppression de l'emprisonnement à vie, réglementation du port d'armes, loi contre le terrorisme), la dernière (limitation de l'avortement aux seules nécessités thérapeutiques) par le Mouvement catholique pour la vie. Les « non » l'emportent très largement, atteignant des pourcentages qui vont de 67,9 p. 100 contre la proposition du Mouvement pour la vie sur l'avortement (pourtant soutenue par la Démocratie chrétienne et par la hiérarchie catholique) à plus de 88 p. 100. Ces résultats sont accueillis avec satisfaction par les autres partis laïques (socialistes, communistes, sociaux-démocrates, républicains et libéraux) et donnent lieu à une énorme manifestation populaire dans les rues de Rome.
Le 19, éclate l'affaire de la loge maçonnique P 2 ; la saisie de la liste de ses membres chez son grand maître, Licio Gelli, avait entraîné, le 6, l'ouverture par le parquet de Rome d'une instruction pour activités illicites. En effet, la loge P 2 est une association secrète (donc illégale) « à la recherche de pouvoirs et d'argent » afin de déstabiliser le pays et de transformer le régime parlementaire italien en un régime autoritaire. À la Chambre, le président du Conseil, Arnaldo Forlani, déclare que le secret de l'instruction couvre la liste de ses membres.
Mais, le 21, revenant sur cette décision, il rend publics les noms de neuf cent cinquante-trois membres de la loge P 2, parmi lesquels figurent ceux de trois ministres.
Le 26, devant l'ampleur du scandale, il présente la démission de son gouvernement.
Le 28, le président de la République Sandro Pertini charge Arnaldo Forlani de former le nouveau gouvernement, tandis que de hauts fonctionnaires civils et militaires, compromis dans le scandale, sont mis en congé.