17-30 septembre 2024
Israël - Liban. Lancement d'une vaste offensive israélienne au Liban.
Le 17, le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou annonce fixer comme nouveaux « objectifs de guerre » le retour « en toute sécurité » des habitants dans le nord du pays, près de la frontière libanaise. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza en octobre 2023, des combats opposent le Hezbollah, un mouvement politique et armé libanais soutenu par l’Iran et allié du Hamas, et l’armée israélienne de part et d’autre de la frontière, poussant des milliers d'habitants au Liban et en Israël à se déplacer.
Le 17 également, des milliers de bipeurs (des systèmes de radiomessagerie) appartenant à des membres du Hezbollah explosent simultanément à travers le Liban. Ces explosions font douze morts et plus de deux mille trois cents blessés, selon le ministère libanais de la Santé. Le Hezbollah accuse Israël d’être derrière cette « agression criminelle ». Les autorités israéliennes ne commentent pas l'événement.
Le 18, une nouvelle série d'explosions d'appareils de télécommunications de membres du Hezbollah, des talkies-walkies, fait au moins vingt-cinq morts et plus de six cents blessés au Liban. Dans la soirée, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, annonce le déploiement de « ressources » et de « forces » dans le nord du pays, évoquant « une nouvelle phase de la guerre ».
Le 20, l'armée israélienne mène une « frappe ciblée » dans la banlieue sud de Beyrouth et affirme avoir tué le chef de l’unité d’élite du Hezbollah ainsi que « plusieurs » autres responsables du mouvement. Cette frappe fait cinquante-cinq morts, selon le ministère libanais de la Santé. Le Hezbollah revendique des tirs de roquettes sur des sites militaires israéliens.
Le 23, au moins cinq cent cinquante-huit personnes sont tuées et plus de mille huit cents sont blessées dans des frappes israéliennes au Liban, selon le ministère libanais de la Santé. L’armée israélienne précise cibler « des armes » du Hezbollah stockées dans « des bâtiments civils ». Le Hezbollah déclare avoir bombardé des cibles militaires dans le nord d’Israël.
Le 25, au moins cinquante et une personnes sont tuées et plus de deux cent vingt sont blessées au Liban dans de nouvelles frappes israéliennes. L’armée israélienne affirme avoir frappé plus de deux mille cibles du Hezbollah en trois jours. Ce dernier lance un missile balistique vers la ville israélienne de Tel-Aviv, que Tsahal intercepte.
Le 25 également, l’Union européenne et onze pays, dont la France et les États-Unis, appellent dans un communiqué commun à un « cessez-le-feu immédiat de vingt et un jours » à la frontière libano-israélienne.
Le 26, Benyamin Nétanyahou déclare devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York qu’Israël poursuivra son offensive au Liban jusqu’à ce que tous ses « objectifs soient atteints ».
Le 27, l’armée israélienne frappe le quartier général du Hezbollah, situé « sous des immeubles résidentiels », en banlieue de Beyrouth. Quatre bâtiments sont détruits, selon la chaîne de télévision Al-Manar, un média détenu par le Hezbollah.
Le 28, l'armée israélienne annonce la mort du dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué la veille au soir dans la frappe israélienne, ce que confirme le mouvement chiite. Le ministère libanais de la Santé rapporte que les frappes israéliennes au Liban ont fait plus de mille morts entre le 16 et le 27 septembre.
Le 29, le Premier ministre libanais Najib Mikati estime que près d’un million de personnes au Liban, qui compte moins de six millions d’habitants, sont déplacées, ce qui représente selon lui le plus grand déplacement de population de l’histoire du pays.
Dans la nuit du 29 au 30, l'armée israélienne mène, pour la première fois depuis octobre 2023, une frappe sur la ville de Beyrouth intra-muros, tuant trois membres du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), selon cette organisation palestinienne, considérée comme terroriste par Israël.
