17-31 octobre 2019
Liban. Démission du gouvernement de Saad Hariri face à la contestation.
Le 17, l’annonce par le gouvernement de l’imposition de nouvelles taxes, notamment sur les appels via l’application WhatsApp, suscite à travers le pays de violentes manifestations contre la corruption et l’incurie du pouvoir. L’annonce du retrait de la taxe sur WhatsApp ne rétablit pas le calme.
Le 18, le Premier ministre Saad Hariri met en cause certains membres de son gouvernement de coalition qu’il accuse de bloquer les réformes. Il leur donne soixante-douze heures pour modifier leur position.
Les 19 et 20, des centaines de milliers de personnes envahissent les rues des grandes villes pour réclamer la démission du gouvernement, jusque dans le Sud chiite ordinairement fidèle aux mouvements Amal et du Hezbollah, membres de la coalition au pouvoir.
Le 21, Saad Hariri présente un plan de réformes visant au retour à l’équilibre budgétaire sans imposition supplémentaire, qui prévoit une contribution du secteur bancaire, des aides aux plus pauvres, la création d’une autorité de lutte contre la corruption et une réduction de moitié du traitement des dirigeants de l’exécutif et des députés. La rue rejette ce plan.
Le 24, le président chrétien Michel Aoun appelle les manifestants à négocier, tout en rejetant leurs revendications.
Le 25, Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, se déclare hostile à la démission du gouvernement et du président, ainsi qu’à l’organisation d’élections anticipées.
Le 29, Saad Hariri annonce la démission de son gouvernement, contre l’avis des autres membres de la coalition.
Le 31, Michel Aoun se prononce en faveur du gouvernement composé de « ministres choisis pour leur compétence et leur expertise, et non leur loyauté », ainsi que d’un mode de gouvernance non confessionnel.