17 août-14 septembre 1994
Lesotho. Destitution du Premier ministre
Le 17, le roi Letsie III dissout le gouvernement et le Parlement et suspend les institutions. Il réagit ainsi à l'indépendance, trop grande à ses yeux, acquise par le Premier ministre Ntsu Mokhehele, qui avait notamment créé une commission d'enquête sur le règne de Moshoeshoe II, déposé en 1990 par une junte militaire au bénéfice de son fils. Ce coup de force remet en cause le processus de démocratisation qui avait conduit, en mars 1993, à des élections libres remportées par le Parti du congrès basotho de Ntsu Mokhehele, favorable à l'instauration de la République. Des affrontements meurtriers opposent les forces de l'ordre aux partisans de Ntsu Mokhehele.
Le 19, le roi s'investit des pouvoirs exécutif et législatif. Il nomme Hae Phoofolo, un avocat défenseur des droits de l'homme, à la présidence d'un Conseil provisoire. Les présidents de l'Afrique du Sud – au sein de laquelle est enclavé le Lesotho – et du Zimbabwe font part de leurs « graves préoccupations » face à l'évolution de la situation politique à Maseru.
Le 14 septembre, aux termes d'un accord entre le roi et son opposition, Letsie III accepte de rappeler Ntsu Mokhehele à la tête du gouvernement et de rétablir le Parlement dans ses fonctions. L'accord prévoit également le remplacement sur le trône de Letsie III par son père, Moshoeshoe II.