17 août-5 septembre 1994
Nigeria. Durcissement du régime face à la grève générale
Le 17, le président Sani Abacha annonce la dissolution immédiate des directions de la puissante centrale syndicale N.L.C. et des deux principaux syndicats du secteur pétrolier. Ces organisations sont accusées de vouloir « détruire systématiquement » l'économie, qui est fortement dépendante de l'industrie pétrolière. Elles avaient lancé un mot d'ordre de grève générale le 4 juillet afin d'obtenir la libération du leader social-démocrate Moshood Abiola, vainqueur présumé de l'élection présidentielle de juin 1993, annulée par les militaires, et emprisonné depuis juin 1994. Les syndicats étaient les dernières organisations démocratiques encore existantes après la dissolution des institutions décrétée par le général Abacha lors de sa prise de pouvoir, en novembre 1993.
Le 21, vingt-cinq dirigeants de l'opposition sont arrêtés, dont le secrétaire général du principal syndicat du secteur pétrolier.
Le 26, le général Abacha ordonne la dissolution de tous les conseils d'administration des sociétés et agences publiques.
Le 5 septembre, la grève prend fin, alors que le durcissement du régime se poursuit.