17 mai-2 juin 2021
Maroc - Espagne. Afflux de migrants à Ceuta
Le 17, quelque huit mille migrants majoritairement marocains, dont deux mille mineurs, pénètrent dans l’enclave espagnole de Ceuta, au Maroc.
Le 18, le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez évoque « une grave crise pour l’Espagne et l’Europe » et appelle Rabat au « respect des frontières mutuelles » qui sont aussi celles de l’Union européenne. De nombreux observateurs estiment que le Maroc a facilité l’afflux de migrants dans l’enclave, en représailles à l’autorisation donnée par l’Espagne, en avril, à l’hospitalisation sur son sol, pour des raisons « humanitaires », de Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario, le mouvement de lutte pour l’indépendance du Sahara occidental. Plus largement, Rabat utilise la pression migratoire en vue d’obtenir le soutien de Bruxelles dans le dossier du Sahara occidental. Les jours suivants, des milliers de migrants sont refoulés.
Le 2 juin, Brahim Ghali quitte l’Espagne pour l’Algérie. La veille, il a été entendu par un juge de l’Audience nationale qui a estimé non fondées les plaintes relatives à des faits de « tortures » et de « génocide » commis dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, portées contre lui par un dissident du Front Polisario naturalisé espagnol et par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme, basée en Espagne.