17 octobre-1er novembre 1994
Israël - Jordanie. Signature d'un traité de paix
Le 17, au terme d'un accord sur les deux derniers points en litige – la question de l'eau et le tracé des frontières –, le Premier ministre israélien Itzhak Rabin et le roi Hussein de Jordanie paraphent, à Amman, le projet de traité de paix entre leurs deux pays. En juillet, l'État hébreu et la Jordanie avaient mis fin à l'état de belligérance qui existait de jure entre eux depuis 1948. Il s'agit du second traité de paix séparé signé par Israël avec un pays arabe, après celui qui avait été conclu avec l'Égypte en mars 1979. La Syrie, qui négocie également avec l'État hébreu, s'élève contre cet accord séparé. Les Palestiniens, quant à eux, s'inquiètent de voir Israël nouer des liens privilégiés avec la Jordanie, alors que les négociations sur l'autonomie de l'ensemble des territoires occupés traînent en longueur. L'O.L.P. critique notamment la mention du « rôle spécial historique » reconnu à la Jordanie au sujet des sites musulmans de Jérusalem-Est, les Palestiniens, en complet désaccord avec Israël, revendiquant leur souveraineté sur cette partie de la Ville sainte dont ils souhaitent toujours faire leur capitale. Le 1er novembre, le prince héritier Hassan de Jordanie déclarera que son pays est disposé à transférer la tutelle des lieux saints musulmans aux Palestiniens dès que ceux-ci auront signé un accord définitif avec Israël.
Le 26, le traité de paix israélo-jordanien est signé dans la vallée de l'Arava, entre la mer Rouge et la mer Morte, par les Premiers ministres des deux pays, en présence du président américain Bill Clinton dont le pays a contribué à l'aboutissement des négociations entre Jérusalem et Amman. Arrivé au Caire la veille, Bill Clinton effectue à cette occasion une tournée au Proche-Orient, qui le conduit à prendre la parole devant le Parlement jordanien, le jour même, avant de rencontrer, le 27, à Damas, Hafez el-Assad, puis de s'exprimer devant la Knesset dans la soirée.