18-22 septembre 1988
Liban. Absence de consensus pour la désignation du président
Le 18, à l'issue de cinq jours de négociations, un accord intervient entre le secrétaire d'État adjoint américain pour le Proche-Orient, Richard Murphy, et les autorités syriennes sur le nom d'un candidat à l'élection présidentielle libanaise. Il s'agit de Mikhael Daher, député du Akkar (Liban-Nord). Cet accord est catégoriquement rejeté par le président Amine Gemayel, le patriarche maronite, l'armée et la milice chrétienne des Forces libanaises, comme imposé de l'extérieur. Le général Michel Aoun, commandant en chef de l'armée, réaffirme à cette occasion que celle-ci ne laissera pas s'instaurer de vide institutionnel au Liban. Tandis que le camp chrétien se rallie à la candidature de Raymond Eddé, les Syriens reviennent à leur soutien à Soleiman Frangié.
Le 22, à défaut de compromis, l'élection présidentielle prévue ce jour est reportée, d'abord de 24 heures, puis sine die. Quelques minutes avant l'expiration de son mandat, Amine Gemayel nomme un gouvernement militaire, dirigé par le général Michel Aoun et bientôt réduit à trois membres après le refus des officiers musulmans désignés d'y participer. Ce gouvernement, qui appelle à l'élection rapide d'un président, est récusé par le camp musulman. Ce dernier ne considère comme légal que celui du Premier ministre musulman par intérim, Salim Hoss, ce qui consacre la partition de jure du Liban.