18-28 août 2020
Mali. Coup d’État
Le 18, des militaires arrêtent le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis septembre 2013. Il est transféré dans le camp militaire Soundiata-Keïta de Kati, proche de Bamako, où la mutinerie a débuté, et le chef de l’État annonce sa démission quelques heures plus tard, ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale et le renvoi du gouvernement de Boubou Cissé, qui est également arrêté.
Le 19, les putschistes annoncent la création d’un Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et promettent la mise en œuvre d’une « transition politique civile afin d’organiser dans des délais raisonnables des élections générales », ainsi que le respect des engagements internationaux du pays. Le colonel Assimi Goïta, commandant des forces spéciales, se présente comme le président du CNSP. Le putsch est accueilli par des manifestations de liesse populaire. Il est en revanche condamné par la communauté internationale qui demande la libération du président Keïta et le retour à l’ordre constitutionnel.
Le 20, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) impose la fermeture des frontières avec le Mali et l’arrêt des flux financiers et commerciaux avec Bamako.
Le 22, la CEDEAO engage une mission de médiation à Bamako.
Le 26, des représentants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui animait un mouvement de contestation du régime depuis les élections législatives d’avril, sont reçus par la junte et se déclarent prêts à « accompagner » le processus de transition.
Le 27, le CNSP annonce avoir libéré Ibrahim Boubacar Keïta, comme l’exigeait la CEDEAO.
Le 28, les chefs des États de la CEDEAO réunis en sommet demandent à la junte de nommer une « personnalité civile » pour conduire une transition dont la durée ne doit pas excéder douze mois.