18-29 mars 1996
France. Revendication d'immigrés clandestins maliens pour une régularisation de leur situation
Le 18, quatre cent trente Africains en situation irrégulière, principalement des Maliens, conduits par un collectif d'associations villageoises maliennes et soutenus par plusieurs associations humanitaires et de défense des immigrés, investissent l'église Saint-Ambroise, dans le XIe arrondissement de Paris, où ils entament une grève de la faim afin d'obtenir la régularisation de leur situation.
Le 22, la police évacue fermement les occupants de l'église Saint-Ambroise. Une partie des « sans-papiers » trouve refuge dans un gymnase du même arrondissement. Diverses voix s'élèvent pour condamner l'autorisation de faire évacuer l'église accordée par les autorités catholiques. Celles-ci justifient leur décision par des raisons d'hygiène et de sécurité, et dénoncent des manœuvres de manipulation de la part des associations de défense.
Le 24, la police évacue le gymnase de ses quelque trois cents occupants. Au terme des deux interventions des forces de l'ordre, une centaine d'Africains font l'objet de procédures en vue de leur reconduite à la frontière. Ces événements interviennent au moment où le gouvernement envisage de renforcer les « lois Pasqua » sur la maîtrise de l'immigration adoptées en décembre 1993.
Le 26, deux cents Africains sans papiers sont accueillis dans un local paroissial du XVe arrondissement. Le 29, ils trouveront refuge à la Cartoucherie de Vincennes.
Le 28, cinquante-deux Maliens, dont sept faisaient partie des expulsés de Saint-Ambroise, sont reconduits par charter à Bamako.
