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18-29 octobre 1996

Zaïre. Rébellion tutsi dans l'Est

Le 18, de violents combats opposent l'armée zaïroise à des rebelles banyamulenge dans la région d'Uvira, le long de la frontière burundaise. Des affrontements sporadiques entre les soldats et ces Tutsi, originaires du Rwanda mais installés au Zaïre depuis deux siècles, se produisent depuis le début de septembre. Considérés avec méfiance par les Zaïrois, qui refusent de leur accorder la nationalité zaïroise, et menacés par les extrémistes hutu qui se sont réfugiés dans leur région, les Banyamulenge ont pris les armes. Kinshasa – dont le chef de l'État Mobutu Sese Seko, soigné en Suisse pour un cancer généralisé, est absent – accuse Kigali d'avoir entraîné les Banyamulenge au Rwanda avant de les infiltrer à nouveau au Zaïre avec la mission de neutraliser les rebelles hutu qui mènent des actions au Rwanda à partir des camps de réfugiés établis au Zaïre. Ces camps abritent environ un million deux cent mille Hutu venus principalement du Rwanda après la prise du pouvoir à Kigali par le Front patriotique rwandais (tutsi), en juillet 1994, mais aussi du Burundi, où les Tutsi sont également au pouvoir. Les jours suivants, tandis que les combats s'étendent, quelque deux cent cinquante mille réfugiés fuient les camps de la région d'Uvira. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés déclare craindre un « désastre humanitaire ».

Le 22, Kinshasa dénonce l'intrusion d'éléments des forces armées rwandaises et burundaises sur son territoire.

Le 25, le gouvernement zaïrois décrète l'état d'urgence dans la province du Kivu. L'O.N.U. et l'Union européenne tentent d'organiser des missions de médiation. Les jours suivants, les attaques contre les camps proches de Bukavu et de Goma se multiplient. Près d'un demi-million de réfugiés, auxquels s'ajoutent des civils zaïrois qui fuient l'avancée des rebelles tutsi, errent sur les routes. Les Tutsi habitant Kinshasa sont violemment pris à partie par la population.

Le 28, le président rwandais Pasteur Bizimungu déclare : « Si le Zaïre veut renvoyer les Banyamulenge [au Rwanda], qu'il nous rende aussi leurs terres. » Il affirme que le territoire où sont installés les Banyamulenge appartenait autrefois au Rwanda. Dans le même temps, le Premier ministre zaïrois affirme qu'il veut défendre l'intégrité de son territoire « à n'importe quel prix ».

Le 29, l'archevêque de Bukavu, où les combats font rage, est tué dans une embuscade.

Le 29 également et les jours suivants, les armées zaïroise et rwandaise échangent des tirs d'artillerie au-dessus de la frontière, entre Bukavu, au Zaïre, et Cyangugu, au Rwanda. Tandis que la communauté internationale poursuit ses efforts diplomatiques, la situation des réfugiés se dégrade.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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