18-30 août 1992
Turquie. Offensive kurde et répression militaire
Le 18, un millier de séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (P.K.K., marxiste-léniniste) attaquent à l'arme lourde les bâtiments administratifs et militaires de Sirnak, dans le Kurdistan. Il s'agit de la plus vaste opération lancée par les rebelles du P.K.K. depuis le début de leur lutte armée. Comme chaque année, les « opérations de sécurité » de l'armée turque s'étaient intensifiées à l'approche du 15 août, date anniversaire de l'offensive kurde de 1984. Les autorités turques sont contraintes d'admettre la forte implantation dans la région du P.K.K., qui revendique vingt mille combattants réguliers – onze mille selon Ankara –, entraînés au Liban, en Syrie et en Irak. La répression de l'armée turque à l'encontre des habitants de Sirnak, réputés proches des séparatistes, est très meurtrière.
Les 25 et 26, les Kurdes turcs organisent des manifestations dans plusieurs capitales européennes.
Le 27, exceptionnellement réuni à Diyarbakir, principale ville du Sud-Est anatolien, le gouvernement turc s'affirme décidé à intensifier sa répression contre les séparatistes kurdes. Toutefois, les événements de Sirnak accentuent les dissensions au sein de la coalition au pouvoir.
Le 30, un nouvel accrochage entre séparatistes kurdes et forces armées, près de Semdinli, aux limites des frontières de la Turquie, de l'Irak et de l'Iran, fait une centaine de morts.