18-30 juillet 1998
Yougoslavie. Offensive serbe et revers séparatistes au Kosovo
Le 18, les combats qui opposent depuis février les séparatistes de l'Armée de libération du Kosovo (U.C.K.) et les forces de l'ordre serbes s'intensifient. Quelque cent dix membres de l'U.C.K. sont tués en deux jours (les 18 et 19) alors qu'ils tentaient de pénétrer au Kosovo depuis l'Albanie. Le ton monte entre Belgrade et Tirana.
Le 18 également, dans un communiqué qui marque une radicalisation de ses positions, l'U.C.K. appelle les Albanais, où qu'ils se trouvent, à lutter pour la « libération du Kosovo ». Elle déclare ne pas reconnaître l'autorité du « Parlement » du Kosovo élu en mars ni celle du « président » Ibrahim Rugova.
Le 23, le Parlement de Priština dominé par la Ligue démocratique du Kosovo du président Rugova, jusqu'alors pacifiste, prend acte de « la croissance puissante et rapide de l'U.C.K. » comme l'un des signes de « la défaite prochaine de l'hégémonisme serbe au Kosovo », reconnaissant ainsi la légitimité de la lutte militaire.
Le 25, les forces serbes lancent une nouvelle offensive destinée à reprendre le contrôle de l'axe routier reliant la capitale de la province, Priština, dans l'Est, à Peć et à Prizren, principales villes de l'ouest et du sud du Kosovo. Elles y parviennent avant la fin du mois.
Le 28, les Serbes s'emparent de Malisevo, l'un des principaux bastions de l'U.C.K. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les cinq mois de combats au Kosovo ont provoqué l'exode de quelque cent cinquante mille personnes.
Le 30, le président yougoslave Slobodan Milošević indique aux représentants de la troïka de l'Union européenne que l'offensive des forces serbes au Kosovo est terminée, ce que dément la situation sur le terrain.