18-30 juin 1986
Pérou. Répression militaire sanglante des mutineries de guérilleros du Sentier lumineux
Le 18, des détenus membres du mouvement de guérilla Sentier lumineux se révoltent dans trois prisons proches de la capitale. Le gouvernement, inquiet d'éventuels troubles alors que va se réunir à Lima, à partir du 20, le XVIIe congrès de l'Internationale socialiste, donne carte blanche à l'armée pour « rétablir le principe d'autorité ».
Les 18 et 19, la répression des mutineries par l'armée fait près de deux cent cinquante morts, dont la plupart ont été exécutés après s'être rendus. Après ce massacre, le gouvernement ordonne une enquête sur les « excès commis par les forces de l'ordre dans l'exécution des ordres gouvernementaux », tandis que le congrès de l'Internationale socialiste, déserté par la plupart de ses participants, s'achève, le 22, un jour plus tôt que prévu.
Le 25, un attentat dans la gare de Cuzco, dans les Andes du Sud, contre le train qui relie Cuzco aux ruines incaïques du Machu Picchu, fait huit morts et une quarantaine de blessés, dont plusieurs étrangers qui voyageaient dans ce train, emprunté chaque année par environ cent mille touristes. Cet attentat est attribué au Sentier lumineux, qui s'attaquerait ainsi pour la première fois à des étrangers.
Le 27, Alan Garcia, visitant la prison de Lurigancho avec des journalistes, affirme que les membres de la garde républicaine (corps de police militarisé) responsables des massacres de détenus politiques seront punis : « Ou bien ils vont en prison, ou bien c'est moi qui pars », déclare-t-il.
Le 30, le général Maximo Martinez Lira, commandant de la garde républicaine, est démis de ses fonctions, tandis que Luiz Gonzalez Posada, ministre de la Justice, démissionne pour des « raisons d'ordre moral liées aux excès des forces de l'ordre ».