18-30 mai 2003
France. Début de l'affaire Alègre
Le 18, Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse et président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (C.S.A.), choisit de « faire face à la rumeur » en démentant, à la télévision, toute implication dans la nouvelle « affaire Alègre ». Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en février 2002 pour une série de cinq meurtres, Patrice Alègre a été mis en examen pour six autres crimes commis à Toulouse entre 1987 et 1992. Deux anciennes prostituées de Toulouse, entendues dans le cadre de l'enquête, l'ont accusé d'être le maître d'œuvre d'un réseau criminel, et l'organisateur de soirées sadomasochistes pour lesquelles il fournissait de la drogue et des prostituées. Elles ont cité les noms de policiers, de magistrats et de personnalités locales, dont celui de Dominique Baudis, qui auraient couvert ces agissements. À la suite de leurs témoignages, une instruction judiciaire a été ouverte, le 15 avril, pour, notamment, proxénétisme en bande organisée, viols et actes de barbarie. Dominique Baudis dénonce une « machination » qu'il attribue aux « milieux liés à l'industrie pornographique » gênés, selon lui, par son action à la tête du C.S.A.
Le 22, les deux témoins, qui se sont portés parties civiles, réitèrent leurs accusations devant le juge d'instruction.
Les 24 et 25, un travesti toulousain surnommé « Djamel », interrogé par les gendarmes, confirme les dires des deux anciennes prostituées.
Le 27, il est mis en examen pour dénonciation de crime ou délit imaginaire et témoignage mensonger.
Le 27 également, le procureur général de la cour d'appel de Toulouse, Jean Volff, déclare avoir été mis en cause par une des anciennes prostituées. Il demande au garde des Sceaux le dépaysement de l'affaire.
Le 28, un nouveau procureur général est nommé à Toulouse.
Le 30, Patrice Alègre reconnaît devant le juge les assassinats d'une prostituée, Line Galbardi, en janvier 1992, et d'un prostitué travesti, Claude Martinez, un mois plus tard, qui auraient été, selon lui, commandités notamment par Dominique Baudis.