18 avril-12 mai 1993
Italie. Formation d'un nouveau gouvernement après le référendum institutionnel
Les 18 et 19, les Italiens se prononcent par référendum – dont l'initiative revient à l'ex-démocrate-chrétien Mario Segni – en faveur d'une réforme d'un système politique discrédité. Ils approuvent notamment à 82,7 p. 100 l'introduction du système majoritaire dans le mode d'élection des sénateurs, et à 90,3 p. 100 la limitation du financement public des partis politiques. Ils votent également en faveur du transfert de diverses compétences au niveau régional, et de la dépénalisation de la consommation de drogue. Le taux de participation, 77 p. 100, est très élevé.
Le 22, Giuliano Amato, Premier ministre depuis le 30 juin 1992, présente la démission de son gouvernement que sept ministres ont déjà quitté, la plupart pour des raisons judiciaires. L'enquête sur la corruption et le financement illicite des partis politiques ouverte à Milan en février 1992 continue à faire des victimes. Ainsi, le 5, l'ancien président du Conseil Giulio Andreotti et l'ancien secrétaire général de la Démocratie chrétienne Arnaldo Forlani ont été inculpés. Le 20, la municipalité socialiste de Rome a voté sa dissolution pour les mêmes raisons.
Le 26, après d'infructueuses négociations entre les partis, le président Oscar Luigi Scalfaro désigne Carlo Azeglio Ciampi, gouvernement de la Banque d'Italie, pour former le nouveau cabinet.
Le 29, le gouvernement, que Carlo Azeglio Ciampi a constitué sans consulter les partis contrairement à l'usage, prête serment. Le soir même, les députés rejettent la levée de l'immunité parlementaire de l'ancien secrétaire général du Parti socialiste Bettino Craxi, inculpé dans l'enquête « mains propres ». Cette décision provoque aussitôt la démission de trois ministres du Parti de la gauche démocratique (ex-communiste) et d'un ministre écologiste. Le petit Parti républicain retire également sa confiance au gouvernement.
Le 7 mai, le gouvernement obtient la confiance de la Chambre, par trois cent neuf voix contre soixante et cent quatre-vingt-cinq abstentions. Dans sa déclaration de politique générale, le président du Conseil s'assigne comme priorité de réformer le mode de scrutin pour l'élection des députés, sur le modèle de ce que les électeurs ont approuvé pour le Sénat.
Le 12 mai, ce dernier accorde à son tour sa confiance à Carlo Azeglio Ciampi, par cent soixante-deux voix contre trente-six et cinquante abstentions.